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Misses Morkan's/Version

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Misses Morkan's/Version
Message de violet91 posté le 11-12-2011 à 21:55:43 (S | E | F)

Bonsoir , mes chers amis et visiteurs possibles. Voici la version que beaucoup attendiez ( une autre série de thème amusant est prête). C'est très bon pour le lexique, le style et le passage subtil, voire invisible d'une langue à l'autre, ce qui pêche souvent.

Depuis très longtemps, j'avais à coeur de vous proposer un peu de ce qui m'est très cher - une de mes spécialités- et d' offrir de cet auteur majeur irlandais en ces temps affairés de Noël.



( Comme chaque année ,les autres invités une fois arrivés, deux vieilles demoiselles attendent avec inquiétude et fébrilité Gretta et son époux Gabriel , homme à qui tout ' réussit'et qui plus est, leur neveu favori. Un ' troisième homme', aussi. La maison de Dublin est en effervescence et dehors, la neige tombe et tombera quoi qu'il arrive.)



- The Misses Morkan's annual dance in Dublin.-Version I ... ----



[... It was always a great affair, the Misses Morkan's annual dance . Everybody who knew them came to it, members of the family , old friends of the family, the members of Julia's choir, any of Kate's pupils that were grown up enough and even some of Mary Jane's pupils too.[..]

- O, Mr Conroy, said Lily to Gabriel when she opened the door for him , Miss Kate and Miss Julia thought you were never coming . Good-night, Mrs Conroy.
- I'll engage they did, said Gabriel, but they forget that my wife here takes three mortal hours to dress herself.
He stood on the mat, scraping the snow from his goloshes, while Lily led his wife to the foot of the stairs and called out :
- Miss Kate, here's Mrs Conroy.
Kate and Julia came toddling down the dark stairs at once. Both of them kissed Gabriel's wife, said she must be perished alive and asked was Gabriel with her.
- Here I am as right as the mail, Aunt Kate ! Go on up, I'll follow, called out Gabriel from the dark.
He continued scraping his feet vigorously while the three women went upstairs, laughing, to the ladies' dressing-room . A light fringe of snow lay like a cape on the shoulders of his overcoat and like toecaps on the toes of his goloshes ; and, as the buttons of his overcoat slipped with a squeaking noise through the snow-stiffened frieze, a cold fragrant air from out-of-doors escaped from crevices and folds.
-Is it snowing again, Mr Conroy ? asked Lily.
She had preceded him into the pantry to help him with his overcoat .Gabriel smiled at the three syllables she had given his surname and glanced at her. She was a slim, growing girl, pale in complexion and hay-coloured hair. The gas in the pantry made her look still paler . Gabriel had known her when she was a child and used to sit on the lowest step nursing her rag doll.
- Yes , Lily, he answered, and I think we're in for a night of it.
He looked up at the pantry ceiling which was shaking with the stamping and shuffling of feet on the floor above, listened for a moment to the piano and then glanced at the girl, who was folding his overcoat carefully at the end of a shelf.
- Tell me, Lily, he said in a friendly tone, do you still go to school ?
- O no, sir, she answered. I'm done with schooling this year and more.
- O, then, said Gabriel gaily, I suppose we'll be going to your wedding one of these fine days with your young man , eh ?
The girl glanced back at him over her shoulder and said with great bitterness :
- The men that is now is only palaver and what they can get out of you .

Gabriel coloured as if he felt he had made a mistake and, without looking at her, kicked off his goloshes and flicked actively with his muffler at his patent-leather shoes....]


..............First excerpt from ' DUBLINERS ' ( 1914 ) by JAMES JOYCE ( 1882-1941), an Irish novelist and poet, considered to be one of the most influential writers in the modernist avant-garde of the early 20th century.



Voilà de quoi vous transporter dans l'Irlande du début XXème ,dans le 'choc feutré' de ses traditions et des changements qui montent . Une entrée ou un retour sur le tournant de la littérature qui fait écho à d'autres grands auteurs tels que Virginia Woolf... ( England) ; Céline , Antonin Artaud, AnaÏs Nin...(France); Faulkner, Henry Miller (US)...pour ne citer que ceux-là.



Prenez votre temps pour travailler , savourer , donc toujours vous faire plaisir.


Have a good night, mes chers petits mignons and enjoy yourselves.


Correction prévue aux tout premiers jours de Janvier 2012.

I wish you all the best. Your Violet.x




Réponse: Misses Morkan's/Version de dolfine56, postée le 12-12-2011 à 11:44:37 (S | E)
Hello, dear Violet,

We will have an Irish Christmas and ,thanks to you , we are invited to share this Christmas 2011 with the well-known Irish writer James Joyce ,and his typical Irish family.
and



Réponse: Misses Morkan's/Version de charlotte74, postée le 13-12-2011 à 06:47:32 (S | E)
Hello violet91

I enjoyed reading this translation

It seems to me there may be a misprint , may be!! Please, Could you tell me if it's right ?
"on the toes of his goloshes"
Or rather
" on the toes of his galoshes"

Thanks to you I am improving my English with the help of these beautiful texts

violet91 C'est un plaisir de travailler sur ce site

-------------------
Modifié par charlotte74 le 13-12-2011 21:00



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 13-12-2011 à 19:24:19 (S | E)
charlotte ,

Nice to 'meet' you and thank you for your first visit on one of my topics.

Ta remarque est tout à fait intéressante, mais , sans anticiper sur ma future correction , je répondrai que , évidemment gaulois d'origine = Gaulish shoes, Outre- Manche , galoches était devenu ' goloshes'. Pas de surprise donc que James Joyce ait bien utilisé le mot ainsi orthographié.

"Goloshes" appears to be the older spelling of galoshes used previously in Great Britain. The spelling perhaps changed around 1920 to the present-day spelling.[

.......Look,charlotte ! What do you think of that ?

[.. his bangkok's best and goliar's goloshes and his pulluponeasyan wartrews...] je ne suis pas allée piocher dans 'Finnegan's Wake' ! novel ,1939)....nous y aurions tous perdu notre ....Latin !

Thanks for your comments and coming translation ?

Pour tous les membres, un aperçu de ce à quoi vous avez échappé , mais surtout laissez vous aller à rêver, juste l'oreille bercée par la langue et ce fabuleux accent. ...Lien internet
...une petite merveille, isn't it ?



Réponse: Misses Morkan's/Version de mamou3, postée le 14-12-2011 à 22:26:59 (S | E)
Bonsoir Violet Voici ma version :

Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin...
C'était toujours une grande affaire, le bal annuel des demoiselles Morkan. Toutes les personnes qui les connaissaient y participaient, les membres de la famille, les vieux amis, les membre de la chorale de Julia, les élèves de Kate qui étaient suffisamment âgés et même certains élèves de Mary Jane aussi.
-Oh, Mr Conroy a dit Lily à Gabriel quand elle lui a ouvert la porte, Melle Kate et Melle Julia pensaient que vous ne viendriez pas. Bonsoir Mme Conroy.
-Je comprendrais qu'elles pensant ça a dit Gabriel mais elles ont oublié que ma femme met trois heures mortelles pour s'habiller. Il restait sur le tapis, grattant la neige de ses bottes en caoutchouc, pendant que Lily conduisait sa femme au pied des escaliers et annonçait :
- Melle Kate, voici Mme Conroy.
Kate et Julia arrivèrent ensemble en trottinant par les escaliers obscurs. Toutes les deux embrassèrent la femme de Gabriel, dirent qu'elle était une revenante et demandèrent si Gabriel était avec elle.
-Je suis ici, en pleine forme, tante Kate, montez, je vous suivrai, annonça Gabriel sortant de l'obscurité.
Il continua à essuyer vigoureusement ses pieds pendant que les trois femmes montaient les escaliers en riant vers le boudoir des dames. Une légère couche de neige recouvrait, telle une cape,les épaules de son manteau et les bouts de ses bottes en caoutchouc; et comme les boutons de son manteau s'ouvraient avec un crissement à travers l'air glacé, une odeur d'air froid venu de l'extérieur par les crevasses et les interstices.
-Est-ce qu'il neige encore Mr Conroy ? demanda Lily. Elle l'avait précédé dans le garde-manger pour l'aider avec son manteau. Gabriel souriait aux trois syllabes qu'elle donnait à son nom et lui jeta un regard, c'était une mince jeune fille au teint pâle et aux cheveux couleur de paille. La lumière du garde manger l'a faisait paraître encore plus pâle. Gabriel l'avait connu lorsqu'elle était enfant et qu'elle s'asseyait sur la marche la plus basse de la nurserie pour allaiter sa poupée.
-Oui Lily répondit-il et je pense que nous allons en avoir pour la nuit. Il leva les yeux au plafond du garde manger secoué par les pas sur le plancher à l'étage au-dessus, écouta un moment le piano puis regarda la fille qui mettait soigneusement son manteau à l'extrémité de l'étagère.
-Raconte-moi Lily demanda-t'il sur un ton amical, vas-tu toujours à l'école ?
-Oh non Monsieur, répondit-ele, j'en ai fini avec l'école depuis cette année et plus.
-Oh dit alors Gabriel gaiement, je suppose que nous irons un de ces beaux jours à votre mariage avec votre jeune homme. La fille regarda derrière lui par-dessus son épaule et dit avec beaucoup d'amertume :
-Les hommes de maintenant sont des beaux parleurs et profitent de vous.
Gabriel rougit comme s'il avait commis une faute et sans la regarder, ôta ses bottes en caoutchouc et frotta énergiquement ses souliers vernis avec son écharpe.




Réponse: Misses Morkan's/Version de abby7, postée le 15-12-2011 à 00:20:25 (S | E)
Hello Violet,
Thank you really for this good surprise : long time that I didn't practice this kind of exercise !

Here it goes :
Le bal annuel des dames MORKAN a toujours été un évenement formidable.
Tous ceux qui les connaissent y viennent : la famille, les amis intimes, les membres de la chorale de Julia, tout élève de Kate en âge d'y assister et même quelques élèves de Mary
Jane.
" Oh ! Monsieur CONROY, dit Lily à Gabriel lorsqu'elle lui ouvrit la porte,
Mesdames Kate et Julia pensaient que vous ne viendriez jamais ; Bonsoir Madame CONROY !
- Je l'aurais parié, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme içi présente, a pris
trois heures mémorables pour se préparer.
Il débarassa ses galoches de la neige en se secouant sur le paillasson pendant que Lily conduit sa femme au pied de l'escalier et cria :
- Madame Kate, Madame Conroy est là !
Kate et Julia trottinèrent jusqu'au bas des escaliers sombres. Chacune d'elle embrassa la femme de Gabriel disant qu'elle devait être congelée et demandant où était Gabriel.
- Toujours là quand il faut, Tante Kate.
- Avancez, je vous suis, cria Gabriel dans la pénombre.
Pendant que les trois dames montaient vers le dressing féminin, il continua de secouer
énergiquement ses pieds.
Un voile de neige s'était déposé sur le haut de son manteau ainsi que sur le bout des ses galoches ; et, de même que les boutons de son manteau crissaient grâce à la frise de neige durcie, un air frais vivifiant provenait des entrebaillements et des fissures.
- Est-ce qu'il neige encore Monsieur Conroy? demanda Lily.
Elle l'avait précèdé vers la penderie afin de l'aider à se défaire de son manteau.
Gabriel sourit quand elle articulat les syllabes de son nom et lui lança un regard.
C'était une jeune femme svelte et élancée, au teint pâle et aux cheveux blonds.
L'éclairage de la penderie la rendait encore plus pâle.
Gabriel la connaissait depuis qu'elle était enfant et qu'elle berçait au bas de l'escalier sa poupée de chiffon.
Il regarda le plafond de la penderie qui était ébranlé par les empreintes et traînements de pieds de l'étage au dessus, il écouta un moment le piano et regarda la jeune fille qui suspendait soigneusement son manteau sur la tringle.
- Dis-moi Lily, dit-il amicalement, vas-tu encore à l'école ?
- oh non, Monsieur ! Ras le bol, c'est fini !
- Mais alors, dit Gabriel joyeusement,je suppose que nous allons faire bientôt tes noces avec ton futur ?
A travers son épaule, la jeune fille lui renvoya son regard et dit avec grande amerture
- Les hommes d'aujourd'hui sont des beaux-parleurs et ne veulent que vous rouler.
Comme il sentait qu'il avait été maladroit, le visage de Gabriel rosît, et sans la regarder, il defit ses galoches et, avec son écharpe épousseta ses chaussures en cuir véritable.




Réponse: Misses Morkan's/Version de aneth-estragon, postée le 15-12-2011 à 06:30:53 (S | E)

Hello Violet! I always like a good challenge


C'était toujours un grand événement, le bal annuel des Demoiselles Morkan.

Toutes leurs relations y venaient, la famille, les vieux amis de la famille, les membres de la chorale de Julia, les élèves de Kate pour peu qu’elles en eussent l’âge, et même quelques unes des élèves de Mary Jane.

- Oh, Monsieur Conroy, dit Lily à Gabriel en lui ouvrant la porte, Mademoiselle Kate et Mademoiselle Julia pensaient que vous n'arriveriez jamais. Bonsoir, Madame Conroy.
- Je n’en doute pas,  dit Gabriel, mais elles oublient qu'il faut toujours à ma femme 3 heures tuantes pour s'habiller !
Il se tenait sur le paillasson, à racler la neige de ses sur-chaussures de caoutchouc, pendant que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et appelait :
- Mademoiselle Kate, Madame Conroy est là!
Kate et Julia dévalèrent aussitôt l'escalier sombre. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel, dirent qu'elle avait dû mourir de froid, et demandèrent si Gabriel était avec elle.
- Je suis là, à point nommé, Tante Kate ! Montez, je vous suis ! leur cria Gabriel depuis l’obscurité.
Il continua à s’essuyer vigoureusement les pieds pendant que les trois femmes montaient en riant au vestiaire des dames.
Une légère frange de neige faisait sur ses épaules comme une pèlerine à son pardessus, et comme un renfort au bout de ses caoutchoucs ; et, tandis qu'il ouvrait son manteau, avec, à chaque bouton, un crissement sur l'étoffe de laine raidie par la neige, une bouffée d’air du dehors, froid et odorant, s’en échappait par les fentes et les plis.
-Est-ce qu'il s'est remis à neiger, Monsieur Conroy ? demanda Lily.
Elle l'avait précédé dans le cellier pour l’aider à se défaire de son pardessus. Gabriel sourit en entendant les trois syllabes par lesquelles elle avait prononcé son nom et lui lança un regard. Elle était mince, en pleine croissance, pâle de teint et de cheveux, couleur de foin.
A la lueur du gaz du cellier, elle paraissait plus pâle encore. Gabriel l'avait connue enfant, quand elle s'installait sur la première marche pour jouer avec sa poupée de chiffons.
- Oui, Lily, répondit-il, et je pense que c'est parti pour toute la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond du cellier que les piétinements lourds ou traînants de l'étage supérieur faisaient trembler, écouta un instant le piano, puis regarda la jeune fille, qui pliait soigneusement son pardessus à l’extrémité d'une étagère.
- Dis-moi, Lily, dit-il d'un ton amical, est-ce que tu vas encore à l'école ?
- Oh non, monsieur, répondit-elle. C’est fini, l'école, pour moi, depuis plus d’un an.
- Oh, eh bien, dit gaiement Gabriel, j'en déduis que nous allons, un de ces beaux jours, assister à ton mariage avec ce jeune homme, hein ?
Lily lui retourna son regard par-dessus son épaule et dit avec une grande amertume :
-Les hommes, aujourd’hui, c'est rien que des belles paroles, pour obtenir ce qu'ils veulent de vous.

Gabriel rougit comme s'il avait senti qu'il avait commis une bourde et, sans la regarder, se débarrassa de ses caoutchoucs et s'employa à épousseter ses souliers vernis à grands coups de son cache-nez...


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Modifié par aneth-estragon le 20-12-2011 07:51
"et lui lança un regard" : copié sur mes petits camarades... j'avais purement et simplement oublié ce petit bout de phrase




Réponse: Misses Morkan's/Version de clairefr, postée le 15-12-2011 à 15:58:45 (S | E)
Bonjour Violet,

Voici ma version :

-- Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin --

Le bal des demoiselles Morkan était toujours un grand évènement. Tous ceux qui les connaissaient venaient : les membres de la famille, les vieux amis de la famille, les membres de la chorale de Julia, tous les anciens élèves de Kate devenus adultes et même certains des élèves de Mary Jane.

-Oh, M. Conroy dit Lily à Gabriel lorsqu'elle lui ouvrit la porte. Melle Kate et Melle Julia croyaient que vous n'arriveriez jamais. Bonsoir Mme Conroy.
- Je suis sûr qu'elles l'ont cru, dit Gabriel, mais elles ont oublié que ma femme mettait trois heures pour se préparer.
Pendant qu'il restait sur le paillasson pour enlever la neige de ses bottes, Lily conduisit sa femme au pied de l'escalier et cria :
- Melle Kate, voici Mme Conroy.
Kate et Julia dévalèrent les escaliers sombres, embrassèrent toutes les deux la femme de Gabriel, lui dirent qu'elle devait être frigorifiée et lui demandèrent si Gabriel était avec elle.
- Je suis là, fidèle au poste,tante Kate ! Montez, je vous rejoins, cria Gabriel depuis l'entrée obscure.
Il continua à secouer ses pieds vigoureusement pendant que les trois femmes montèrent tout en rigolant au vestiaire des femmes. Une légère pellicule de neige s'était déposée telle un voile sur les épaules de son manteau et recouvrait le bout de ses bottes. Pendant qu'il déboutonnait son manteau, faisant crisser les boutonnières gelées par la neige, une bouffée d'air froid s'engouffra par les fissures et les interstices de l'entrée.
- Est-ce-qu'il neige encore M Conroy ? demanda Lily.
Elle le précéda dans la cuisine pour l'aider avec son manteau. Gabriel sourit en l'entendant prononcer les trois syllabes de son nom et la regarda. Elle était une jeune fille svelte, au teint pâle et blonde comme les blés. Le gaz dans la cuisine la faisait paraître encore plus pâle. Gabriel la connaissait depuis qu'elle était toute petite et qu'elle aimait jouer, assise sur la première marche, avec sa poupée de chiffon.
- Oui Lily, répondit-il, et je pense qu'on en a encore pour toute la nuit.
Il regarda le plafond de la cuisine qui vibrait avec les piétinements et les tapements de pieds sur le plancher du dessus, écouta un moment le piano et regarda la jeune fille qui déposait soigneusement son manteau au bout d'une étagère.
- Dis moi Lily, demanda-t-il chaleureusement, vas-tu toujours à l'école ?
- Oh non Monsieur, répondit-elle, j'ai fini l'école pour cette année et pour toujours.
- Oh alors, dit Gabriel joyeusement, je suppose qu'on va très bientôt assister à ton mariage avec ton fiancé, eh ?
La jeune fille le regarda par-dessus son épaule et répondit avec amertume :
- Les hommes d'aujourd'hui ne savent que parler pour obtenir ce qu'ils veulent.
Gabriel rougit, comme pris en faute, et sans la regarder, ôta ses bottes et se mit à épousseter ses chaussures en cuir avec son écharpe.

..............Premier extrait de DUBLINERS (1914) de James Joyce (1882-1941), un romancier irlandais, considéré comme l'un des écrivains les plus influents du mouvement avant-gardiste du début du 20ème siècle.


pour cet exercice !




Réponse: Misses Morkan's/Version de lakata, postée le 15-12-2011 à 16:40:16 (S | E)
Bonjour violet et grand merci pour ce fort intéressant (et difficile) exercice.


La sauterie annuelle des demoiselles Morkan à Dublin.

[...C'était un événement, cette soirée dansante donnée par les demoiselles Morkan. Quiconque les connaissait s'y rendait, qu'il soit de la famille ou un de ses amis de toujours, qu'il soit membre de la chorale de Julia ou élève de Kate pourvu qu'il ait l'âge requis, sans compter certaines élèves de Mary Jane. [...]

- Oh, M. Conroy, dit Lily en lui ouvrant la porte, mademoiselle Kate et mademoiselle Julia pensaient que vous ne viendriez jamais. Bonsoir Mme Conroy.
- Je n'en doute pas une seconde, dit Gabriel, mais c'est oublier que mon épouse ici présente a besoin de trois longues heures pour se préparer.
Il resta debout sur le paillasson à tenter de se débarasser de la neige qui restait collée à ses surbottes de caoutchouc tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier où elle appela :
- - Mademoiselle Kate, Mme Conroy est là.
Le pas hésitant, Kate et Julia descendirent sans attendre dans la pénombre des escaliers. Elles embrassèrent toutes deux la femme de Gabriel, lui disant qu'elle devait être gelée « toute crue » et lui demandant si Gabriel était avec elle.
- - Me voici, fidèle au poste, tante Kate ! Allez, montez ! Je vous suis, lança-t-il dans l'obscurité.
Et de continuer à frotter ses pieds avec vigueur tandis que les trois femmes montaient en riant à l'étage où se trouvait le vestiaire réservé aux dames. Une fine couche de neige dessinait les bords d'une cape aux épaules de son pardessus et formait comme des renforts à la pointe de ses surbottes ; et tandis que les boutons de son manteau traversaient dans un petit grincement les boutonnières raidies par la neige, on pouvait sentir l'odeur d'un air glacé venu de l'extérieur se faufiler par les fissures/ s'échapper des replis du vêtement(thank you Ariane...).
- Il neige de nouveau, M. Conroy, demanda Lily ?
Elle l'avait précédé dans l'office pour l'aider à se défaire de son pardessus. Gabriel sourit en pensant aux trois syllabes qu'elle avait cru bon de donner à son nom et lui jeta un coup d'oeil. Elle était mince, en pleine formation, ses cheveux étaient blonds comme les blés et la lueur de la lampe à gaz accentuait encore la pâleur de son teint. Gabrielle l'avait connue quand elle était toute petite, et il la voyait encore assise sur la première marche au bas de l'escalier en train de jouer avec sa poupée de chiffon.
- Oui, Lily, répondit-il, et je pense qu'on en a bien pour toute la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond de l'office qui tremblait sous les glissements et les battements des pieds, écouta un instant le piano et son regard revint vers la jeune fille qui était en train de plier soigneusement son pardessus au bout d'une étagère.
- Dis-moi, Lily, dit-il sur un ton amical, vas-tu encore à l'école ?
- Oh non, monsieur ! répondit-elle. J'en ai fini avec l'école pour cette année et même plus. (???)(et même pour toujours ?)
- Oh alors, dit Gabriel d'un ton enjoué, je suppose que nous irons un de ces jours à vos noces, à toi et à ton promis, non ?
La fille lui jeta un regard par dessus son épaule et dit d'un ton plein d'amertume :
- Les hommes de maintenant ne sont bons qu'à baratiner pour obtenir ce qu'ils désirent.
Gabriel changea de couleur,comprenant qu'il avait commis une gaffe et, sans plus la regarder, enleva ses surbottes d'un bon coup de pied et porta son attention sur ses souliers vernis auxquels il donna plus qu'une pichenette du bout de son écharpe...]

Premier extrait de l'ouvrage " Les gens de Dublin" (1914), de James Joyce (1882-1941), poète et romancier irlandais, considéré comme l'un des plus éminents écrivains d'avant-garde du début du 20e siècle.

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Modifié par lakata le 18-12-2011 10:56




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Modifié par lakata le 26-12-2011 09:07





Réponse: Misses Morkan's/Version de ariane6, postée le 16-12-2011 à 00:03:34 (S | E)
Bonsoir violet, voici ma version,

À Dublin, le bal annuel des demoiselles Morkan.

C'était toujours un grand événement que le bal annuel chez les demoiselles Morkan. Tous ceux qui les connaissaient y venaient, la famille, les amis de toujours, les chanteurs de la chorale de Julia, certains élèves de Kate déja assez grands et même quelques élèves de Mary Jane.

-"Oh, Mr Conroy", dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, "Miss Kate et Miss Julia pensaient que vous n'arriveriez jamais, bonsoir Mrs Conroy"
-"Je ne doute pas qu'elles l'aient pensé, dit Gabriel, mais elles ont oublié qu'il faut à ma femme ici présente, trois heures exaspérantes pour s'habiller".
Sur le paillasson, il enlevait la neige de ses couvre-chaussures en caoutchouc, pendant que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier ; elle annonça :
-"Miss Kate, Mrs Conroy est arrivée !"
En trottinant, Julia et Kate descendirent ensemble l'escalier obscur. Elles embrassèrent la femme de Gabriel, lui dirent qu'elle devait être morte de froid et lui demandèrent si Gabriel était avec elle.
-"Je suis là, réglo, comme toujours, tante Kate ! Montez, je vous suis", lança Gabriel de l'extérieur.
Il continua à frotter vigoureusement ses pieds pendant que les trois femmes remontaient, en riant, vers le vestiaire des dames. Un léger voile de neige s'était déposé, formant comme une cape sur les épaules de son pardessus et comme un renfort de pointe sur ses caoutchoucs ; alors que les boutons grinçaient en glissant au travers du galon raidi par la neige, un effluve glacé d'air extérieur s'échappait des plis et fronces de son manteau.
"Neige-t-il encore, Mr Conroy ?" demanda Lily.
Elle l'avait précédé dans l'office pour le débarrasser de son pardessus. Gabriel sourit quand elle prononça son nom avec trois syllabes, puis il dirigea son regard vers elle. C'était une grande adolescente, mince, au teint clair, blonde comme les blés.
La lampe à gaz de l'office lui donnait un teint encore plus pâle. Gabriel la connaissait depuis qu'elle était enfant, quand elle s'asseyait sur la première marche de l'escalier pour bercer dans ses bras sa poupée de chiffon.
"- Oui, Lily", répondit-il," et je pense que ça va continuer toute la nuit."
Il leva les yeux vers le plafond de l'office qui tremblait sous le poids des pas qui heurtaient le sol, et glissaient, au-dessus. Il écouta un instant le piano et jeta un coup d'oeil à la fille qui pliait soigneusement son pardessus sur le bout de l'étagère.
-"Dis-moi Lily", dit-il sur un ton amical," vas-tu toujours à l'école ?"
-"Oh non Monsieur", j'ai terminé les études depuis un an et plus".
-" Bon alors", dit Gabriel gaiement, "je suppose qu'un de ces jours nous assisterons à ton mariage avec ton petit ami, non ?"
La fille tourna la tête et lui lança un regard par dessus l'épaule et dit avec une amertume certaine :
-"Les hommes, maintenant, ce n'est que des palabres, ils ne cherchent qu'à profiter de vous."
Gabriel rougit en réalisant qu'il avait fait une gaffe, et sans la regarder, d'un coup de pied il enleva ses sur-chaussures et balaya énergiquement, de quelques coups d'écharpe, ses souliers vernis ...





Réponse: Misses Morkan's/Version de rosebud44, postée le 16-12-2011 à 10:59:44 (S | E)
Merci beaucoup Violette pour cette intéressante et difficile version.

Le bal annuel des demoiselles Morkan était toujours une grande affaire.Tous ceux qui les connaissaient y allaient, les membres et les vieux amis de la famille, les membres de la chorale de Julia, quelques élèves de Kate suffisamment âgés,et même aussi quelques élèves de Mary Jane.
Oh, monsieur Conroy,dit Lily à Gabriel, quand elle lui ouvrit la porte,Miss Kate et miss Julia pensaient que vous n'arriveriez jamais. Bonsoir, Madame Conroy.
Je parie qu'elles l'ont cru dit Gabriel mais elles oublient toujours que ma femme ici présente met trois interminables heures à s'habiller.
Il se tenait sur le paillasson, raclant la neige de ses caoutchoucs(Chaussures de caoutchouc que l'on passe par -dessus ses souliers.Mettre des caoutchoucs pour sortir :Définition dictionnaire Académie Française), pendant que Lily conduisait sa femme au pied des escaliers et appelait :
-Miss Kate, voici madame Conroy.
Kate et Julia descendirent immédiatement les sombres escaliers en trottinant .Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel en disant qu'elle devait mourir de froid et demandèrent si Gabriel était avec elle.
-Je suis là, tante Kate,toujours aussi ponctuel ! Continuez à monter, je vous suis ,cria-t-il dans l'obscurité.
Il continua à frotter vigoureusement ses pieds pendant que les trois femmes montaient en riant au vestiaire des dames.Une légère frange de neige recouvrait comme une cape les épaules de son pardessus tout comme les extrémités de ses caoutchoucs .Les boutons de son pardessus glissaient en crissant à travers le galon durci par la neige,un courant d'air froid venu de l'extérieur s'échappait des fentes et des plis de son vêtement.
-Est-ce qu'il neige à nouveau Mr Conroy ? demanda Lily.
Elle l'avait précédé à l'office pour l'aider à se débarrasser de son pardessus.Gabriel sourit en entendant les trois syllabes qu'elle avait prononcées en disant son nom et la regarda.C'était une jeune fille mince, en pleine croissance, au teint pâle et aux cheveux couleur de foin.Le gaz qui éclairait l'office la faisait paraître encore plus pâle.Gabriel la connaissait depuis qu'elle était enfant et avait coutume de s'asseoir sur la première marche, berçant sa poupée de chiffon.
-Oui Lily, répondit-il et je pense qu'il y en a pour toute la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond de l'office que les pieds traînant et tapant à l'étage faisaient trembler.Il écouta un moment le piano puis regarda la jeune fille qui pliait soigneusement son pardessus sur l'extrémité d'une étagère.
-Dis-moi Lily,demanda -t-il sur un ton amical,vas-tu encore à l'école ?
-Oh non, Monsieur, répondit-elle, J'en ai fini avec l'école depuis plus d'un an.
Oh dit gaiement Gabriel, je suppose qu'un de ces jours, nous irons à ton mariage avec ton galant (ou ton petit ami) non ?
La jeune fille le regarda par-dessus son épaule et dit avec une grande amertume:
-Les hommes , maintenant c'est tous que des beaux parleurs qui ne pensent qu'à obtenir de vous tout ce qu'ils peuvent. (le « c'est ...que n'est pas correct mais me semble mieux traduire le » the men that is now)
Gabriel rougit comme s'il avait dit une bétise,et, sans la regarder, se débarrassa de ses caoutchoucs et se mit à astiquer vigoureusement ses souliers vernis.
Bonnes fêtes de fin d'année à tout le monde.



Réponse: Misses Morkan's/Version de dolfine56, postée le 16-12-2011 à 16:20:53 (S | E)
hello,dear Violet,
Thanks for this beautiful excerpt from "Dubliners",by James Joyce.

La soirée dansante annuelle des demoiselles Morkan à Dublin.

C'était toujours un évènement,cette soirée dansante annuelle des demoiselles Morkan.
Tous ceux qui les connaissaient y allaient; des membres de la famille, les vieux amis,les membres de la chorale de Julia, tous les élèves de Kate qui étaient assez grands et même,aussi, quelques élèves de Mary Jeanne.

Oh, Mr Conroy,dit Lily,en ouvrant la porte à Gabriel,Miss Kate et Miss Julia pensaient que vous ne viendriez jamais.Bonne soirée, Madame Conroy.
J'aurais parié qu'elles penseraient ainsi, mais elles oublient que ma femme, ici présente,a besoin de trois longues heures pour s'habiller.
Il se tenait sur le paillasson,raclant la neige de ses caoutchoucs,tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et appelait:
--Mademoiselle Kate,voici Madame Conroy.
Kate et Julia descendirent aussitôt le sombre escalier,à petits pas hésitants.Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel,dirent qu'elle devait être complètement gelée et lui demandèrent si Gabriel les accompagnait.

--Me voici,toujours aussi ponctuel,tante Kate! montez, je vous suis,cria Gabriel dans le noir.
Il continuait à gratter vigoureusement ses pieds tandis que les trois femmes montaient, en riant ,au vestiaire des dames.Une légère couche de neige s'étalait, telle une cape,sur les épaules de son pardessus et comme des bouts rapportés sur ses cahoutchoucs; et,tandis que les boutons de son manteau glissaient en grinçant à travers la ratine raidie par la neige,un air froid, portant les parfums de l'extérieur,s'échappait des fissures et des replis.

--Neige-t-il encore, Monsieur Conroy? demanda Lily.
Elle l'avait précédé à l'office pour l'aider à ôter son pardessus.En entendant les trois syllabes qu'elle avait données à son nom,Gabriel sourit en lui jetant un coup d'oeil.C'était une jeune fille mince, en pleine croissance,au teint pâle et aux cheveux blonds comme les blés. L'éclairage au gaz de l'office la faisait paraitre encore plus pâle.Gabriel l'avait connue lorsqu'elle était enfant,et que, assise sur la première marche, elle berçait sa poupée en chiffon.

--Oui, Lily,répondit-il,et je pense que nous en aurons pour toute la nuit.Il jeta un regard vers le plafond de l'office qui était secoué par les piétinements et les frottements des pieds sur le plancher, à l'étage, écoutant un moment le piano,puis jetant un coup d'oeil à la jeune fille,qui pliait soigneusement son manteau au bout d'une étagère.
--Dis-moi,Lily,vas-tu toujours à l'école? demanda-t-il ,d'un ton amical.
--Oh non monsieur, répondit-elle.J'en ai fini avec l'école,depuis plus d'un an.
--Oh, alors,dit Gabriel,je suppose que nous allons bientôt aller à tes noces avec ton petit ami, un de ces beaux jours,pas vrai?
La jeune fille lui jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et dit avec une grande amertume
--Les hommes, maintenant, c'est tous des beaux parleurs qui ne pensent qu'à se servir de nous.

Gabriel rougit,comme pris en faute,et, sans la regarder,il se débarrassa de ses caoutchoucs d'un coup sec et tapota activement ses souliers de cuir vernis,avec sa longue écharpe.



Réponse: Misses Morkan's/Version de sundeep, postée le 17-12-2011 à 14:59:28 (S | E)
Hello à tous,
Désolée d'être retardataire à cause de quelques soucis informatiques.Voici ma contribution. Merci beaucoup Violet de ce choix intéressant. Bonnes fêtes à tous.

Le bal annuel des soeurs Morkan à Dublin

[...Le bal annuel des soeurs Morkan, c'était toujours quelque chose.Toutes leurs connaissances s'y rendaient: les membres de la famille et leurs amis de longue date, ceux de la chorale de Julia, certains des élèves de Kate déjà assez grands et même aussi quelques uns des élèves de Mary Jane. [...]

-Aah, monsieur Conroy, dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, mademoiselle Kate et mademoiselle Julia ne pensaient plus que vous viendriez. Bonsoir, madame Conroy.

-C'est une évidence, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme ici présente passe trois heures infernales à se préparer.

Il se tenait sur le paillasson, débarrassant de la neige ses caoutchoucs en les raclant, alors que Lily accompagnait sa femme au pied des escaliers et appelait:

- Mademoiselle Kate, madame Conroy est arrivée.

Kate et Julia descendirent immédiatement les noirs escaliers à petits pas. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel, lui dirent qu'elle devait être frigorifiée jusqu'à la moelle et demandèrent si Gabriel était avec elle.

- Me voici, aussi diligent que le courrier, Tante Kate! Montez, je vous suis, lança Gabriel de ses ténèbres.

Il continuait à racler vigoureusement ses pieds pendant que les trois femmes se dirigeaient en riant vers les vestiaires des dames à l'étage. Une mince frange de neige s'était déposée comme une cape sur les épaules de son pardessus et comme protège orteils sur l'extrémité de ses caoutchoucs. Et, comme les boutons de son pardessus glissaient dans la boutonnière en grinçant sur la ratine raidie par la neige, un air odorant et froid venu de l'extérieur s'échappait des plis et des replis.

- Est-ce qu'il neige de nouveau, monsieur Conroy? demanda Lily.

Elle l'avait devancé dans l'office pour lui prendre son pardessus. Gabriel avait souri en l'entendant détacher les trois syllabes de son nom et l'avait regardée. C'était une jeune fille mince, en pleine croissance, au teint pâle et aux cheveux blonds. L'éclairage au gaz de l'office la faisait paraître encore plus pâle. Gabriel la connaissait depuis qu'elle était enfant, quand elle s'asseyait sur la première marche des escaliers, berçant sa poupée de chiffons.

- Oui, Lily, répondit-il, et je pense que cela va durer toute la nuit.

Il tourna ses yeux vers le plafond de l'office qui était ébranlé par le piétinement et le glissement des pieds sur le plancher de l'étage, écouta un instant le piano, et puis, il regarda la jeune fille qui rangeait soigneusement son pardessus à l'extrémité d'une étagère.

- Dis-moi, Lily, dit-il d'une voix amicale, vas-tu toujours à l'école?

- Oh non, monsieur, répondit-elle. J'en ai fini et bien fini avec l'école cette année.

- Ah, alors, dit joyeusement Gabriel, je pense que nous irons à tes noces avec ton galant aux beaux jours, non?

La jeune fille lui lança un regard par dessus son épaule et lui dit avec une grande amertume:

- Les hommes d'aujourd'hui sont que beaux-parleurs et vous prennent tout ce qu'ils peuvent.

Gabriel s'empourpra, réalisant qu'il avait commis une erreur et, sans la regarder, expédia d'un coup ses caoutchoucs et lustra avec énergie ses souliers vernis avec son écharpe ...




Réponse: Misses Morkan's/Version de eos17, postée le 18-12-2011 à 12:08:26 (S | E)
Bonjour Violet,
Nous aussi avons droit au froid ce matin alors ....

Le bal annuel des Demoiselles Morkan à Dublin

...C'était toujours un évènement important le bal des Demoiselles Morkan.Toute personne les connaissant y venait, membres de la famille, vieux amis, membres de la chorale de Julia,élèves de Kate en âge de pouvoir y assister et même aussi des élèves de Mary Jane...

-" Oh,Mr Conroy "dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte,"Miss Kate et Miss Julia pensaient que vous n'arriveriez jamais. Bonsoir Mrs conroy."
-" Je l'aurais gagé "dit Gabriel "mais elles oublient que ma femme, ici présente, a mis trois longues heures pour se préparer."
Il se tenait sur le paillasson,raclant la neige de ses protège-chaussures tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et
criait :
-Miss Kate, voici Mrs Conroy.
Tout de suite, Kate et Julia descendirent l'escalier obscur d'un pas hésitant.Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel lui disant qu'elle devait être transie de froid et demandèrent si il était avec elle.
-"Me voici aussi exact que le courrier,Tante Kate!Montez, je vous suis," cria Gabriel dans l'obscurité.Il continua à racler ses pieds vigoureusement tandis que les trois femmes montaient au vestiaire en riant. Une légère frange de neige s'était déposée telle une cape sur les épaules de son pardessus et tels des bouts renforcés à l'extrémité de ses bottes; les boutons crissant contre le passepoil en ratine raidie par la neige,laissèrent échapper des plis du vêtement un air froid et parfumé venant de l'extérieur.
-" Est-ce qu'il neige à nouveau,Mr Conroy ?" demanda Lily.
Elle l'avait précédé à l'office pour l'aider à quitter son manteau. Gabriel sourit en entendant les trois syllabes qu'elle avait données à son nom de famille et il lui jeta un coup d'oeil rapide.C'était une jeune fille mince, encore en pleine croissance, avec un teint pâle et des cheveux d'un blond fade. La lumière diffusée par la lampe à gaz dans l'office la rendait encore plus pâle. Gabriel l'avait connue quand elle était enfant toujours assise sur la première marche de l'escalier berçant sa poupée de chiffons.
- "Oui,Lily,je pense que nous en avons pour toute la nuit" répondit-il.
Il leva les yeux au plafond de l'office qui tremblait sous les piétinements et les glissements des pieds sur le plancher au-dessus,écouta un moment le piano puis lança un coup d'oeil à la jeune fille qui pliait soigneusement son pardessus au bout d'un rayon.
-"dis-moi Lily"demanda t-il d'un ton amical,"tu vas encore en classe ?"
-"Oh non ,monsieur" répondit-elle. "Cela fait un an et plus que j'ai fini l'école."
-"Oh bien dit gaiement Gabriel, je suppose que nous irons un de ces jours à ton mariage avec ton amoureux, hein ?"
La fille jeta un regard par-dessus son épaule et dit avec beaucoup de dépit :
-" Maintenant les hommes c'est de belles paroles pour obtenir ce qu'ils veulent de vous .

Gabriel rougit comme s'il avait commis une faute et sans la regarder,d'un coup de pied se débarrassa de ses galoches puis rapidement donna un petit coup sur ses chaussures vernies à l'aide de son cache-nez....

Merci Violet pour cette mise en ... ! j'espère que nous allons danser maintenant !




Réponse: Misses Morkan's/Version de ariette, postée le 18-12-2011 à 18:16:16 (S | E)
for this delightful, interesting excerpt from Dubliners by James Joyce

Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin

C’était toujours une grande affaire que ce bal annuel des demoiselles Morkan. Toutes les personnes qui les connaissaient s’y rendaient, la famille, les vieux amis, les membres du chœur de Julia, certaines élèves de Kate en âge d’y aller, et même quelques élèves de Mary Jane aussi. […]

- Oh Mr Conroy, dit Lily à Gabriel quand elle lui eut ouvert la porte, Miss Kate and Miss Julia croyaient que vous n’arriveriez jamais. Bon soir Mrs Conroy.
- Je comprends qu’elles aient cru cela, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme ici présente prend inexorablement trois heures pour s’habiller.
Il se tenait sur le paillasson à racler la neige de ses caoutchoucs, tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l’escalier et appelait :
-Miss Kate, voici Mme Conroy.
Kate et Julia descendirent aussitôt l’escalier obscur en trottinant. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel en disant qu’elle avait certainement attrapé la mort, et demandèrent si Gabriel l’accompagnait.
- Me voici ‘ponctuel comme la poste’, tante Kate ! Montez, je vous suis, cria Gabriel dans l’obscurité.
Il continua à se frotter les pieds avec énergie, tandis que les trois femmes montaient en riant, au vestiaire des dames. Une légère frange de neige reposait sur les épaules de son pardessus comme une cape, et coiffait l’empeigne de ses caoutchoucs ; et tandis que les boutons de son pardessus glissaient en crissant à travers la frise durcie par la neige il s’échappait de ses fentes et plis comme une bouffée d’air glacé du dehors.
- Il neige encore, Mr Conroy ? demanda Lily.
Elle l’avait précédé dans l’office pour l’aider à retirer son pardessus. Gabriel sourit en entendant les trois syllabes qu’elle avait appliquées à son nom et la regarda. C’était une fille mince et en pleine croissance, au teint pâle et aux cheveux couleur de foin. Le gaz de l’office la faisait paraître encore plus pâle. Gabriel l’avait connue quand elle était petite fille, assise sur la première marche de l’escalier à bercer sa poupée de chiffons.
- oui, Lily, répondit-il, et je crois que nous en avons pour la nuit.
Il regarda le plafond de l’office que les bruits de pas à l’étage au dessus faisaient trembler, écouta un moment le piano, puis jeta un coup d’œil à la jeune fille qui pliait soigneusement son pardessus au bord de l’étagère.
- Dis moi, Lily, demanda-t-il d’un ton aimable, vas-tu toujours à l’école ?
- oh ! Non, monsieur. J’en ai fini avec l’école il y a bien plus d’un an.
- Oh ! alors, dit Gabriel gaiement, je suppose que nous irons à noces avec ton promis un de ces jours, hein ? La jeune fille lui jeta un regard par-dessus son épaule et dit avec beaucoup d’amertume :
- Les hommes d’aujourd’hui, ce n’est que palabres afin d’obtenir ce qu’ils veulent de vous.
Gabriel rougit comme s’il avait l’impression d’avoir commis un impair et sans la regarder, se défit de ses caoutchoucs d’un coup de pied, et épousseta vigoureusement ses souliers vernis avec son cache-nez.

Nollaig shona duit



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 18-12-2011 à 21:52:39 (S | E)


Many thanks already to all the members who have worked hard on this superb excerpt , that is true !

Still expecting some members who have announced their translations and new brave visitors who have a liking for this beautiful language .

Go raibh mile maith agaith , dear ariette. You are great with your Gaelic Irish !

...........Nollaig ( Christmas) Shona ( happy ) Duit ( to you)that is to say :


.......... .........................................



............. 'and the beat goes on ' ...XX



Réponse: Misses Morkan's/Version de bonsai93, postée le 19-12-2011 à 23:33:50 (S | E)
Bonsoir Violet , Mille excuses pour ce retard . Pourtant il n'y a pas de neige encore, ni de soirée dansante, mais je ne voulais
pas manquer cette version bien sympathique dont j'attends la correction exacte et précise que tu dois avoir concoctée



La soirée dansante annuelle chez les demoiselles Morkan à Dublin

La soirée dansante annuelle des demoiselles Morkan était toujours un événement extraordinaire.
Tous ceux qui les connaissaient y venaient, qu'ils soient membres de la famille, vieux amis de la famille, membres de la chorale de Julia, certains élèves de Kate, ceux qui en avaient l'âge et même quelques élèves de Mary Jane (…)

-Oh, Monsieur Conroy , dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, Mademoiselle Kate et Mademoiselle Julia pensaient que vous ne viendriez jamais. Bonsoir Madame Conroy.
-Je l'aurais parié (je m'y attendais?), dit Gabriel , mais elles oublient que ma femme, ici présente, mets trois heures insupportables pour se préparer. Il resta sur le paillasson,se débarrassant de la neige qui étaient sur ses galoches, alors que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et appelait :
Mademoiselle Kate , Madame Conroy est là !
Kate et Julia descendirent l'escalier sombre en trottinant. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel en disant qu'elle devait mourir de froid et demandèrent si Gabriel était avec elle.
Je suis ici , ???,,Tante Kate ! Montez , je vous suis , dit Gabriel resté dans l'obscurité.
Il continua de taper ses pieds énergiquement alors que les trois femmes montaient l'escalier en riant, jusqu'à leur vestiaire.
Une fine couche de neige formait comme un cape sur les épaules de son pardessus et comme un renfort au niveau des orteils sur ses galoches,et alors que les boutons de son pardessus sortaient des boutonnières en faisant un crissement à travers la frise (la boutonnière?)gelée par la neige , un air froid venu d'ailleurs s'échappait par les fentes et par les plis .
Est-ce qu'il neige de nouveau, Monsieur Conroy ? Demanda Lily.
Elle l'avait précédé dans l'office pour l'aider avec son pardessus. Gabriel sourit à la façon dont elle avait prononcé les trois syllabes de son nom et la regarda. C'était une jeune fille, mince, au teint clair et dont les cheveux étaient couleur paille. L'éclairage au gaz de l'office la faisait paraître encore plus pâle. Gabriel l'avait connue quand elle était enfant et qu'elle
jouait avec sa poupée de chiffon, assise sur la dernière marche de l'escalier.
- Oui, Lily, lui répondit-il et je pense que ça durera toute la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond qui tremblait sous les pieds qui traînaient et tapaient sur le sol, juste au-dessus , il écouta un moment le piano puis jeta un coup d' oeil sur la jeune fille qui rangeait soigneusement son pardessus au bout de la penderie.
- Dis moi , Lily , dit -il sur un ton amical, vas tu toujours à l'école ?
Oh , non , Monsieur , répondit-elle. J'en ai terminé avec l'école depuis un an et plus.
Et donc, reprit Gabriel d'un ton enjoué, je suppose que nous allons bientôt aller à ton mariage, avec ton jeune ami,hein ?
La jeune fille lui jeta un regard par-dessus son épaule et dit avec une grande amertume :
- les hommes de maintenant ne sont que des beaux parleurs, et ne savent que se servir de vous.

Gabriel rougit comme s'il avait compris qu'il avait fait une erreur et sans la regarder retira ses bottes et nettoya ses chaussures vernies d'un coup sec avec son écharpe .........



Réponse: Misses Morkan's/Version de lucile83, postée le 20-12-2011 à 11:21:18 (S | E)

Hello dear violet!

Voici ma traduction
Merci pour ce beau texte    


[…C’était toujours un grand événement, le bal annuel des demoiselles Morkan. Tous ceux qui les connaissaient y assistaient, membres de la famille, vieux amis de la famille, les membres de la chorale de Julia, ceux des élèves de Kate qui étaient assez grands et même certains des élèves de Mary Jane aussi.

-Oh Monsieur Conroy, dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, Mademoiselle Kate et Mademoiselle Julia pensaient que vous ne viendriez jamais. Bonsoir Madame Conroy.
-J’en étais sûr, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme ici présente met trois heures longues à en mourir pour se préparer.
Il se tenait sur le paillasson, grattant ses socques pour les débarrasser de la neige, tandis que Lily accompagnait sa femme au bas de l’escalier et s’écriait :
-Mademoiselle Kate, Madame Conroy est là.
Kate et Julia descendirent immédiatement l’escalier sombre à petits pas hésitants. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel, lui dirent qu’elle devait être morte de froid et lui demandèrent si Gabriel était avec elle.
-Me voici , à l’heure dite, Tante Kate ! Montez donc, je vous suis, cria Gabriel dans l’obscurité.
Il continua à frotter ses pieds avec vigueur tandis que les trois femmes montaient en riant les marches qui conduisaient au vestiaire pour dames. Une légère couche de neige s’était déposée telle une cape sur son pardessus et les bouts renforcés à la pointe de ses socques ; et, pendant que les boutons de son pardessus émettaient un léger grincement en glissant à travers la frise raidie par la neige, les fissures et les plis du tissu laissèrent échapper des effluves de l’air froid venant de l’extérieur.
-Neige t-il à nouveau ? demanda Lily.
Elle l’avait précédé dans l’office pour l’aider à ôter son pardessus. Gabriel sourit au son des trois syllabes qu’elle avait données à son nom et lui jeta un coup d’œil. C’était une fille mince en pleine croissance, au teint pâle et à la chevelure blonde comme le blé. Le réchaud dans l’office la faisait paraître encore plus pâle. Gabriel avait fait sa connaissance quand elle était enfant et s’asseyait sur la plus basse marche pour dorloter sa poupée de chiffon.
-Oui, Lily, répondit-il, et je pense que nous en avons pour la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond de l’office tremblant sous les pieds qui tapaient et arpentaient le plancher à l’étage, écouta un moment le son du piano puis jeta un coup d’œil à la jeune fille qui pliait soigneusement son pardessus au bout d’une étagère.
-Dites-moi Lily, dit-il d’un ton amical, allez-vous toujours à l’école ?
-Oh non Monsieur, répondit-elle. J’ai terminé ma scolarité pour cette année et les années à venir.
-Oh alors, dit Gabriel joyeusement, je suppose que nous serons un de ces jours de mariage avec votre jeune ami, hein ?
La fille lui jeta un regard par-dessus son épaule et dit avec beaucoup d’amertume :
-Les hommes de nos jours ne sont plus que des bonimenteurs et des profiteurs.

Gabriel rougit comme s’il avait commis une erreur et, sans la regarder, enleva ses socques d’un coup de pied et s’activa à épousseter ses souliers vernis avec son cache-nez…]







Réponse: Misses Morkan's/Version de maya92, postée le 20-12-2011 à 17:42:02 (S | E)
Bonjour Violet,

Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin

C’était toujours une affaire importante que la soirée dansante des demoiselles Morkan. Tous ceux qui les connaissaient y assistaient : membres de la famille, vieux amis, les membres de la chorale de Julia, tous les élèves de Kate assez âgés pour ça et même quelques uns des élèves de Mary
- Oh, Monsieur Conroy dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, Mademoiselle Kate et Mademoiselle Julia pensaient que vous n’arriveriez jamais. Bonsoir, Madame Convoy
- Je m’en doute répondit Gabriel mais elles oublient que ma femme passe trois heures mortelles à s’habiller
Il se tenait sur le paillasson, grattant la neige de ses caoutchoucs tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l’escalier et annonçait :
- Mademoiselle Kate, Madame Conroy est là
Aussitôt Kate et Julia descendirent l’escalier sombre d’un pas hésitant. Elles embrassèrent toutes les deux la femme de Gabriel, dirent qu’elle devait être morte de froid et demandèrent si Gabriel était avec elle
- Je suis là… pile à l’heure tante Kate ! Montez, je vous suis, dit Gabriel dans l’obscurité
Il continua à gratter vigoureusement ses pieds tandis que les trois femmes montaient en riant jusqu’au vestiaire des dames. Une légère frange de neige s’ était déposée comme une cape sur son pardessus et comme un renfort sur les bouts de ses caoutchoucs, et, tandis qu’il déboutonnait les boutons de son pardessus qui grinçaient dans les boutonnières raidies par la neige, une bouffée d’air froid s’échappait des plis et replis du tissu
- Est-ce qu’il neige de nouveau, Mr Conroy ? demanda Lily
Elle l’avait précédé dans l’office pour l’aider avec son pardessus. Gabriel sourit aux trois syllabes qu’elle avait données à son nom et lui jeta un coup d’œil. C’était une mince jeune fille, en pleine croissance, au teint pale, blonde comme les blés. L’éclairage au gaz de l’office la faisait paraitre encore plus pâle. Gabriel l’avait connue tout enfant quand elle s’asseyait sur la dernière marche en berçant sa poupée de chiffon.
- Oui, Lily, répondit-il et je pense que ça va durer toute la nuit
Il regarda le plafond de l’office qui tremblait sous le martèlement et le trainement des pieds sur le plancher au-dessus, écouta le piano un instant puis regarda la jeune fille qui pliait soigneusement son manteau sur une étagère.
- Dis-moi, Lily, dit-il sur un ton amical, est-ce que tu vas toujours à l’école ?
- Oh non, Monsieur, répondit-elle. J’en ai fini avec l’école cette année et pour toujours.
- Oh alors, dit Gabriel gaiement, je suppose que nous irons bientôt à ton mariage avec ton amoureux, hein ? La jeune fille le regarda par-dessus son épaule et répondit avec amertume :
- Les hommes maintenant c’est que des belles paroles pour tirer tout ce qu’ils peuvent de vous.
Gabriel rougit comme s’il avait commis une erreur et, sans la regarder, se débarrassa de ses caoutchoucs d’un coup sec et frotta vivement ses chaussures vernies avec son cache-nez…

Merci Violet pour ce texte qui m'a donné envie de relire 'Dubliners' (The Dead) ce que j'ai fait aussitot...
Bonnes fêtes à toi et à toute ta famille



Réponse: Misses Morkan's/Version de car2bar, postée le 26-12-2011 à 18:49:55 (S | E)
Bonjour à tous !
Voici ma version:

Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin.

C'était toujours un grand événement le bal annuel des demoiselles Morkan. Tous ceux qui les connaissaient y venaient, les membres de la famille, les vieux amis, les membres de la chorale de Julia, quelques élèves de Kate qui étaient déjà assez grands et même certains élèves de Mary Jane aussi […].

- Oh, Mr Conroy, dit Lily à Gabriel quand elle lui ouvrit la porte, mademoiselle Kate et mademoiselle Julia pensaient que vous n'arriveriez jamais. Bonsoir, madame Conroy.
-Je l'aurais parié, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme met trois heures mortelles à s'habiller.
Il resta sur le paillasson, raclant la neige de ses caoutchoucs tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et criait :
-Mademoiselle Kate, voici Madame Conroy.
Kate et Julia descendirent aussitôt le sombre escalier, à petits pas hésitants. Toutes deux embrasèrent la femme de Gabriel, lui dirent qu'elle devait être complètement gelée et lui demandèrent si Grabriel était venu avec elle.
-Me voici aussi ponctuel que le courrier, tante Kate ! Allez-y, montez, je vous suis, cria Gabriel dans l'ombre. Il continua a racler ses pieds vigoureusement tandis que les trois femmes montaient, en riant, au vestiaire des dames. Une légère couche de neige recouvrait comme une cape les épaules de son pardessus et comme un bout renforcé sur les pointes de ses caoutchoucs ; et tandis que les boutons de son pardessus glissaient dans la boutonnière avec un bruit grinçant à travers la ratine raidie par la neige, un air odorant et froid de dehors s'échappait des fentes et des plis.
-Neige-t-il encore, monsieur Conroy ? demanda Lily.
Elle l'avait précédé dans l'office pour l'aider avec son pardessus. Gabriel sourit aux trois syllabes qu'elle avait données à son nom et la regarda. Elle était une mince jeune fille, en pleine croissance, au teint pâle et aux cheveux blonds comme le blé. Le gaz dans l'office lui donnait un air encore plus pâle.
Gabriel l'avait connue quand elle était petite et s'asseyait sur la première marche en berçant sa poupée de chiffons.
-Oui, Lily, répondit-il, et je crois que nous en aurons pour toute la nuit.
Il regarda le plafond de l'office qui trépidait avec le piétinement et le trainement des pieds au-dessus, écouta un instant le piano et puis regarda la jeune fille, qui pliait soigneusement son pardessus au bout d'une étagère.
-Dis-moi, Lily, dit-il d'un ton amical, vas-tu encore à l'école ?
- Oh non monsieur, répondit-elle. J'en ai fini avec l'école depuis plus d'un an.
-Oh, alors, dit gaiment Gabriel, je suppose qu'un de ces jours nous irons à ton mariage avec ton petit ami, non ?
La jeune fille le regarda par-dessus son épaule et dit avec une grande amertume:
-Les hommes d'aujourd'hui ne sont que des beaux parleurs et ne cherchent qu'à profiter de vous.
Gabriel rougit comme s'il éprouvait le sentiment d'avoir été maladroit, et sans la regarder, ôta ses caoutchoucs et frotta énergiquement ses souliers vernis avec son écharpe.

Merci Violet ! Bonnes Fêtes !



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 04-01-2012 à 19:44:15 (S | E)

Bonsoir chaleureux à tous qui, je l'espère, avez passé de belles fêtes , profitant "des lumières de la ville" et surtout de celles de la maison , de la vie qui , en cette période particulière, prennent une dimension encore plus précieuse.

D'abord, vous souhaiter tout ce qui fera de 2012 une année harmonieuse et d'abord la santé . Et 'tout, tout, tout ' dans le bonheur !



...Mille mercis d'avoir visiblement éprouvé tant de plaisir à ce si bel extrait puisque vous avez pris aussi une bonne avance sur moi, qui, avec un seul jour de battement entre les célébrations, ne reviens au calme et à ma vie ' normale' qu'aujourd'hui . Ferai-je ,d'ailleurs, aussi bien que vous ?

... Délicieuse suite à ce site ( sifflons ensemble cette allitération!) et à sa modératrice - dear Lucile- qui nous permettent de si bons moments de lecture, d'écriture, d'humour, d'échauffement de neurones de jeux et d'amitié ! C'est' bon pour le moral!'



...................................



Sérieusement, voici ma proposition.



................................... Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin. Version I .............................................................................



-- Quel événement , à chaque fois, ce fameux bal annuel des demoiselles Morkan ! Aucune de leurs connaissances ne l'aurait manqué : membres de la famille, vieux amis à tous, choristes de Julia, élèves de Kate en âge d'y aller, y compris certaines de Mary Jane .[..]

- Oh ! Mr Conroy, dit Lily à Gabriel quand elle lui eut ouvert la porte, Miss Kate et Miss Julia s'imaginaient que jamais, vous n'arriveriez ! Bonsoir , Mrs Conroy .
- Je l'aurais parié, dit Gabriel, cela leur ressemble ! Elles oublient seulement que ma femme ici présente met trois heures assommantes à s'apprêter.
Il restait sur le paillasson à racler la neige de ses caoutchoucs pendant que Lily conduisait Mrs Conroy au pied de l'escalier et s'écriait :
- Miss Kate ! Mrs Conroy est là !
Sans attendre, Miss Kate et Miss Julia descendirent à pas menus et hésitants dans la pénombre. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel, assurant qu'elle devait être gelée jusqu'à la moëlle et s'enquérant de la présence de Gabriel à ses côtés.
- Me voilà ! Ponctuel comme le facteur, Tante Kate ! Allez-y, montez ! Je vous suis ! s'exclama Gabriel dans l'obscurité. Il continuait à racler ses pieds vigoureusement tandis que les trois femmes s'acheminaient en riant vers l'étage, en direction du vestiaire des dames. Une délicate frange de neige ourlait les épaules de son pardessus formant comme une cape et comme des capitons à l'extrémité de ses caoutchoucs . En outre, à mesure que les boutons de son pardessus glissaient avec un crissement contre la ratine raidie par la neige, une bouffée d'air froid et odorant venu de l'extérieur s'échappait des fentes et des replis.
-Est-ce qu'il neige encore, Mr Conroy ? demanda Lily.
Elle l'avait précédé dans l'office afin de l'aider à se débarrasser de son pardessus. La façon dont elle avait prononcé son nom en trois syllabes bien appuyées le fit sourire . Il la regarda brièvement : c'était une fille mince, en pleine croissance , au teint pâle et aux cheveux d'un blond terne . La lumière du gaz de l'office accentuait encore plus sa pâleur. Gabriel l'avait connue toute petite, régulièrement assise, alors, sur la première marche, à cajoler sa poupée de chiffon.
- Oui, Lily, répondit-il , et à mon avis, on en a bien pour toute la nuit.
Il leva les yeux vers le plafond qui tremblait sous les piétinements et frottements de pieds sur le plancher du dessus , s'attacha un instant à écouter le piano, puis ramena son regard sur la jeune fille toute appliquée à plier son pardessus au bout d'une étagère.
- Dis-moi Lily, fit-il d'une voix amicale , vas-tu toujours à l'école ?
- Oh, non, monsieur ! fusa la réponse. J'en ai fini avec la scolarité cette année...si pas plus.
- Oh, mais alors, enchaîna gaiement Gabriel, il ne m'étonnerait pas qu'un de ces beaux jours, on aille à tes noces avec ton amoureux , hein ?
La fille lui retourna un vif coup d'oeil par dessus son épaule et déclara evec une profonde amertume :
- Les hommes d'aujourd'hui ne sont bons qu'à vous abreuver de belles paroles pour obtenir, en fait, ce qu'ils peuvent de vous.

Gabriel rougit comme s'il devinait avoir commis une bévue et, sans un regard vers elle, envoya valser ses caoutchoucs de deux coups de pied et mit toute son attention à épousseter ses souliers vernis à petits coups de cache-nez .



..............................D'après un extrait de la nouvelle ' Les morts' dans " LES GENS DE DUBLIN ( 1914 )" . JAMES JOYCE ( 19882-1941 ) /font>.


Le 6 Janvier : je crois que cette mouture sera la dernière.



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 05-01-2012 à 14:14:16 (S | E)

Hello dear all . Matinée plus perturbée que je ne pensais. Je profite d'une petite sieste pour revenir vers vous et retoucher mon texte d'hier . A tout de suite...pour un plus 'officiel'.

--Me revoici : 3.22PM . Dehors le vent fou, la tempête...nous ne sommes pourtant pas dans ' Wuthering Heights' !


.....................................................................................................................................

C'était toujours une grande affaire , le bal annuel des Misses Morkan. Toutes les personnes qui les connaissaient y venaient , membres de la famille, vieux amis de la famille, membres de la chorale de Julia, éventuellement élèves de Kate en âge de sortir et même aussi quelques élèves de Mary Jane.

- Oh, Mr Conroy, dit Lily à Gabriel lorsqu'elle lui ouvrit la porte, Miss Kate et Miss Julia pensaient que vous arriveriez( sic) jamais. Bonsoir, Mrs Conroy.
- Oui, je le gage, dit Gabriel, mais elles oublient que ma femme ici présente met trois heures mortelles à s'habiller.
Il restait sur le paillasson, à racler le neige de ses caoutchoucs, tandis que Lily conduisait sa femme au pied de l'escalier et appelait :
- Miss Kate , voici Mrs Conroy.
Tout de suite Kate et Julia descendirent à petits pas chancelants les escaliers sombres. Toutes deux embrassèrent la femme de Gabriel, dirent qu'elle avait dû attraper la mort et demandèrent si Gabriel était avec elle.
- Je suis là , fidèle comme la poste, Tante Kate ! Allez, montez, je suivrai, cria Gabriel dans l'obscurité.
Il continua à racler ses pieds vigoureusement tandis que les trois femmes montaient en riant en direction du vestiaire des dames. Une légère frange de neige s'était déposée telle une cape sur les épaules de son manteau et , tels des bouts rapportés, à l'extrémité de ses caoutchoucs ; et à mesure que les boutons glissaient avec un crissement contre la ratine raidie par la neige, un peu d'air froid et odorant venu de l'extérieur s'échappait des plis et replis.
- Est-ce qu'il neige à nouveau, Mr Conroy ? demanda Lily .
Elle l'avait précédé dans l'office pour l'aider à se débarrasser de son manteau . Gabriel sourit en entendant les trois syllabes qu'elle avait données à son nom de famille et lui jeta un coup d'oeil. C'était une adolescente mince, encore en pleine croissance, au teint pâle et aux cheveux filasse. La lumière du gaz accentuait encore sa pâleur. Gabriel l'avait connue enfant, toujours assise sur la première marche à bercer une poupée en chiffon.
- Oui, Lily, répondit-il, et je pense que nous en avons pour la nuit.
Il leva le regard vers le plafond qui tremblait sous les piétinements et les frottements de pieds là- haut à l'étage, écouta un moment le piano , puis jeta un coup d'oeil à la jeune fille en train de plier soigneusement son manteau au bout d'un rayonnage.
- Dis-moi, fit-il d'un ton amical, vas-tu encore à l'école ?
- Oh non, monsieur, répondit-elle, ça fait plus d'un an que j'ai terminé l'école.
- Eh bien,dit Gabriel gaiement, j'imagine qu'un de ces jours, nous irons assister à ton mariage avec ton bon ami, hein ?
La jeune fille lui lança un coup d'oeil par-dessus son épaule, et dit avec une grande amertume :
- Les hommes qu'il y a au jour d'aujourd'hui , c'est tout des belles paroles et ce qu'ils peuvent tirer de vous.
Gabriel rougit, comme s'il sentait qu'il avait commis une bévue et , sans la regarder, se débarrassa de ses caoutchoucs de deux coups de pied, et épousseta énergiquement ses escarpins vernis avec son cache-nez.



........................................................Traduction de Jacques Aubert d'après l'édition corrigée de " DUBLINERS "établie par Robert Scholes . ( Jonathan Cape.1967)



......Voilà, dear friends , pour aujourd'hui. Have a nice evening.



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 06-01-2012 à 16:00:32 (S | E)
Bonjour chaleureux à vous tous, courageux ' étudiants'
Je tente un petit passage avant le réveil de ma little miss 3.

Voyez à quel niveau vous avez travaillé....

"I saw myself as a creature driven and derided by vanity;
and my eyes burned with anguish and anger." Araby, p. 28.

............

........JAMES JOYCE
'DUBLINERS' FOR AGREGATIFS




Réponse: Misses Morkan's/Version de lucile83, postée le 06-01-2012 à 17:33:39 (S | E)
Hello dear violet

Well...entre les textes du CAPES et de l'agrég on reprend du service!
en tout cas pour ce charmant passage.


-------------------
Modifié par lucile83 le 06-01-2012 22:23
Je sais que tu n'as pas tout dit et j'attends la suite



Réponse: Misses Morkan's/Version de dolfine56, postée le 06-01-2012 à 19:04:28 (S | E)
Hello Violet,

--- for this Irish Christmas....!---and for this correction----------



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 06-01-2012 à 21:37:24 (S | E)

Merci à celles qui se sont déjà manifestées pour exprimer leur plaisir ...Je n'ai , pourtant, pas encore tout dit.

........D'abord , mettre en valeur Valéry Larbaud (1881-1957), écrivain français au destin tragique . Lui-même adepte de la forme très libre et de toutes les audaces, il s'est le premier penché sur l'oeuvre de Joyce, l'a traduite ( il parlait quatre langues) et supervisa celle du fameux ' Ulysse' par Auguste Morel - de 1924 à 1929 !
Il a clamé très fort l'énorme importance de l'écrivain irlandais et bien dit que, désormais, la littérature prenait un tournant décisif et majeur pour tout autre écrivain bien inscrit dans son époque.

Sa préface des ' Dubliners' reste incontournable et inégalée. ...

Il parlera de Flaubert à Maupassant et naturalistes français dont , semble-t-il , Joyce est parti , en précisant que "l'épithète de néo-naturaliste ne lui conviendrait pas.[..]Même en admettant qu'il soit parti du naturalisme, on est bien obligé de reconnaître qu'il n'a pas tardé , non pas à s'affranchir de cette discipline, mais à la perfectionner et à l'assouplir à tel point que dans ' Ulysse' on ne reconnaît plus l'influence du naturalisme et qu'on songerait plutôt à Rimbaud et à Lautréamont que Joyce n'a pas lus. Le monde des ' Gens de Dublin' est déjà le monde du ' Portrait de l'Artiste' et 'd'Ulysse.' ( en " s'accrochant").


"La dernière des quinze nouvelles est , peut-être, au point de vue technique la plus intéressante ; comme dans les autres, Joyce se conforme à la discipline naturaliste: écrire sans faire appel au public, raconter une histoire en tournant le dos aux auditeurs; mais en même temps, par la hardiesse de sa construction, par la disproportion qu'il y a entre la préparation et le dénouement, il prélude à ses futures innovations , lorsqu'il abandonnera à peu près complètement la narration et lui substituera les formes inusitées et quelquefois inconnues des romanciers qui l'ont précédé: le dialogue, la notation minutieuse et sans lien logique des faits, des couleurs, des odeurs et des sons, le monologue intérieur des personnages , et jusqu'à une forme empruntée au catéchisme ; question, réponse, question, réponse...]



........Je ferai la remarque qu'il est tout à fait intéressant de lire cette nouvelle en pensant aux ' quatre éléments ' de Gaston Bachelard.

" Bachelard classe les inspirations poétiques en quatre catégories, correspondant aux quatre éléments des Anciens et des alchimistes : l'eau[15], le feu[16], l'air[17] et la terre[18]. Il écrit : « La rêverie a quatre domaines, quatre pointes par lesquelles elle s'élance dans l'espace infini. Pour forcer le secret d'un vrai poète [...], un mot suffit : « Dis-moi quel est ton fantôme ? Est-ce le gnome, la salamandre, l'ondine ou la sylphide ? ». »[19],[20]. Ces quatre catégories sont autant de méthodes poétiques et psychanalytiques d'approche des textes littéraires "
.


La neige, dans sa lente et inexorable chute, annonce les autres qui se préparent : certains aspects de l'Irlande d'alors , l'insularité qui se suffit à elle-même, la fête annuelle qui s'éteindra bientôt avec la mort des demoiselles Morkan, les traditions , les certitudes de Gabriel comme la ' réussite', sa conviction d'être le premier seul et unique amour dans le coeur de Gretta... La neige et le froid du dehors mettent en valeur la chaleur de la fête familiale , bruyante et joyeuse,la vie dans son éclat, mais elle est là aussi , sourde et menaçante , menant à l'enfouissement comme un linceul.


'Dubliners' , which is an excellent introduction to the work of James Joyce, is, by itself, one of the most important books of imaginative literature in English published since 1900.
Thus, Valery Larbaud concluded the preface that opens the original French edition of Dubliners, collection of fifteen short-stories published in 1914 (for the original English edition). James Joyce sets up portraits of people who have in common to live in the Irish capital, where the author is also born. We are far from folklore. As a clinician, James Joyce describes the lives of these characters, deals with various themes (family, alcohol, politics, religion). The most famous short-story is for sure "The Dead" immortalized in 1987 by John Huston's film. We are in 1904, January 6. As every year, two sisters, Kate and Julia Morkan, and their niece Mary, receive relatives and friends to celebrate Epiphany. Among them is Gabriel Conroy, the nephew of the Morkan sisters, and his wife Gretta. From Gaelic poems reading to songs, dances and between dishes that follow one another, the guests maintain polite conversations and begin to discuss the loved and dead ones, both famous and unknown.




Note de l'éditeur : Gallimard -1974

"La préface que Valéry Larbaud écrivit pour la première édition de " Dublinois" publié alors sous le titre de " Gens de Dublin" risque de paraître aujourd'hui quelque peu simpliste , voire naïve *. Tant d'essais et de commentaires sur l'oeuvre de Joyce ont été écrits depuis qu'elle fut composée ! Mais en 1921, Joyce n'était connu que de quelques écrivains à l' affût des nouveautés venues 'du monde entier'.Il s'agissait , pour Larbaud, de présenter l'homme et d'ouvrir quelques perspectives sur ses ouvrages.C'est ce qu'il fait simplement, mais avec une divination admirable. Son portrait garde un intérêt pour qui découvre l'auteur 'd'Ulysse '. Nous avons donc maintenant cette préface utile , en hommage au grand écrivain irlandais, mais aussi au grand découvreur que fut Larbaud."

* Cela n'engage que lui...
Quel amateur et/ ou spécialiste de Joyce n'est pas passé par elle sans en rester marqué ?


---Well then, dear, it is getting late and we have actually reached bedtime : 11.50 PM : . Thrilled but tired . Have a good night all , with sweet dreams , of course. Your Violet.



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 07-01-2012 à 14:07:26 (S | E)
Bonjour chaleureux à tous, malgré la pluie et la grisaille .

.....Si je n'ai été que laudative envers Joyce, hier , c'est que, vous l'aurez compris, je suis une inconditionnelle de ses " Dubliners' et autres ouvrages moins connus comme 'Giacomo Joyce', sorte de long poème d'amour en forme libre qui pourrrait se classer en notes de l'auteur ou journal intime.. ( publication posthume en 1968) .

J'en viendrai -objectivement - plus tard ,à ce qui dérangea fortement les Irlandais très pratiquants , l' Angleterre victorienne , scandalisa les uns ou les autres dont une certaine Amérique, France ou ailleurs, et souleva beaucoup de polémiques : forme et contenu : dit 'agrammatical', voire 'insensé' et subversif : politique, religion, sexe. Joyce est passé de procés en procés , a été censuré, a vu toute sa première édition des ' Dubliners', une fois soumise par lui-même pour " passages dangererux " à S.M George V ( qui ne se prononça pas, n'estimant pas cette tâche de son ressort) bizarrement partir en fumée, au lendemain de l'impression : il lui restait UN exemplaire !

......mais vous me connaissez , aussi, : l'artiste est , je le crois, d'autant plus grand qu'il crée du dérangeant, du nouveau, de la surprise . C'est comme si l'on rejetait le' Boléro' de Ravel,les sonates pour percussions de Dvorak' (il n'y a que les chats pour les fuir !) Les pommes ' de Cézanne ( soi-disant inachevées !), les nus ' verdâtres' de Bonnard ,la souffrance écorchée d'un Soutine ou plus tard d'un Francis Bacon , les ' demoiselles d'Avignon ' de Picasso( repartiesd éfinitivement, paraît-il au ' Metropolitan' de New York) ...ou romanciers spectaculaires comme Virginia Wolf ,Henry Miller, Céline, Antonin Artaud , Montherlant, Albert Camus dont ' L'étranger' est sidérant d'apparentes ' simplicité' et ' insensibilité'...
L'artiste est bien celui qui nous délecte, nous fait rêver ou bien nous choque ' sainement', qui ' croise avec ses yeux , l'espace d'un éclair, le regard de Dieu'( " Cézanne peint" par Michel Berger) ou nous secoue au plus profond , celui qui est inimitable
,qui nous fait réfléchir autrement , qui 'ose' nous mettre face à nous-mêmes et aux réalités, qui participe donc à notre ' agrandissement'.
Voilà pourquoi, beaucoup de mes choixculturels...et dans la vie.


Lors d'une représentation de théâtre contemporain allemand au festival d'Avignon, un acteur allemand ( équipe fantastique de Fassbinder) s'écroulait au bord de la scène ,' tué ' par ses pairs.....il releva la tête et s'adressa à nous , tranquillement installés sur nos fauteuils :
- ' Vous ne voudriez tout de même pas que je meure vraiment ?'

. Partout, dans tous les pays, il est des créateurs qui nous offrent ' des premières fois à l'infini'. Il y a aussi des gens dits 'ordinaires ' qui vont à l'essentiel et dont le passage sur notre chemin a ce même pouvoir ; fort , déterminant, unique : bien ouvrir les yeux !.. Nous n'avons décidément pas assez d'une vie...


...And this I never get tired of ...just for you::
Lien internet
. Cela ferait revenir le soleil.


..................................................................................................................................................................

Je m'attacherai cet après-midi ( some time later) à revenir plus en détail sur les difficultés et trouvailles de ce premier extrait de " The Dead'. See you.



Réponse: Misses Morkan's/Version de clairefr, postée le 07-01-2012 à 16:53:27 (S | E)
Merci beaucoup pour cette correction et pour les commentaires qui l'accompagnent !




Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 07-01-2012 à 18:38:04 (S | E)

Bonjour dear Claire et merci de tes propres commentaires ( tu ne m'as pas trouvée trop professorale ?!...j'essaie bien d'inciter à découvrir ces nouvelles, les lire autrement et aller plus loin, si l'on veut) .

Me revoici, donc.

1 ) Dublin ' fair city' est elle-même comme un personnage. Les rues, les parcs, l'hôtel où descendent Gretta et Gabriel ...tout est minutieusement décrit et fidèle à la topographie. Voilà déjà un petit point qui dérangeait certains dublinois. Pierre Loti , écrivain et académicien français ( 1850-1923) fait de même dans " Au Maroc " (1890) : on peut y suivre dans le moindre détail son voyage d'un mois à cheval (horse-back) de Tanger ( Tangier) à Fez ( 5 mars au 15 Avril 1889 ). Vous pourriez refaire le même chemin , en goûtant , avec le texte ,les mêmes sites, les marchés, les souks , les impressions , sons et odeurs...rien n'a changé , paraît-il. Imaginez un collègue de Français , voyageur aussi et amateur de Loti comme de l'orient ,qui filme et enregistre au fil des lignes de l'auteur : quelle belle matière à offrir aux élèves !
Back to Dublin [ 'dblin] aux environs de 1904 et comme aujourd'hui, le jour de l' Epiphanie.


....Lien internet
...in the 1920's .


2 ) Always a great affair : inmanquablement, un sacré événement , toute une histoire. An affair here means : a ' happening' , a party or celebration which has nothing in common with others. En effet, les soeurs Morkan et leur nièce mènent une vie plutôt modeste , ' sage' (il n'y a pas d'âge!)et routinière. Mais quand la date arrive , elles sont généreuses en invitations , ne comptent plus ni les gens, ni le prix des bonnes choses. ( ambiance, musique ,chants , danses, bons mets ( Gabriel est forcément celui qui découpera l'oie) , choix de bières et autres boissons pour égayer la compagnie*....Un seul de leurs invités les préoccupe : Freddy Malins qui peut et sait arriver déjà ivre risquant de mal se comporter ( Gabriel est chargé de le ' contrôler').Toute une organisation pensée à l'avance et qui doit être le sommet de l'année. Une soirée dansante parfaite.

[..] Though their life was modest, they believed in eating well ; the best of everything : diamond-bone sirloins, three-shilling tea and the best bottled stout [stt][..]

--Not to confuse with ' a love affair' qui la plupart du temps se réfère à une relation amoureuse adultérine. (adultery). Aujourd'hui, on peut rencontrer l'expression dans un simple constat d'histoire amoureuse entre deux personnes célibataires , sans moraliser, donc. Si l'on est romantique, ' a romance' sera plus jolie. Vous connaissez ' love story' (mais désolée, afin de ne pas pleurer comme un ' veau' , idiome peu romantique s'il en est, je ne posterai rien de ce film .)

Je chercherai plutôt du côté de Harold Pinter ( Nobel Prize and Nobel Lecture) et ' The betrayal' ( Trahison ) pièce bien adaptée( par lui) en film ( 1983) avec deux 'monuments' du cinéma masculin britannique : Jeremy Irons ( toujours l'amant ou l'infidèle !!), Ben Kingsley ( le subtil ' George Méliès' du féérique actuel 'Hugo Cabret' et Patricia Hodge.
Le film vient d'être retourné( 2011) à Prague avec Kristin Scott Thomas dans le rôle' clé': il ne faudra sûrement pas le manquer , non plus.

...Lien internet


( A really great story told in reverse chronology. Skillfully done... you have to continue to remind yourself of what the characters know and don't know in each scene .)


3 ) The Misses, Morkan, Mr Conroy, Mrs Conroy : il est toujours préférable de garder le titre d'origine. Respecter la nationalité. En Angleterre, on m'appelait ' Mademoiselle'( avec un vrai 'z' et une double palatale 'll' très marquée!) et puis , 'Madame' ( avec un ' d' très dentalisé et un dâââme qui n'en finit pas !). Pas " Madam' [mdm] comme - yes , sir/ no, madam !


4 ) A dance [dns]( merci dear np de ne pas me croire ' mijorée'!), en [dns]; un bal (= a ball, comme chez Edgar Poe dans la " mort rouge' , toujours), une danse comme 'a waltz ', un " slow" ( guère en GB),a superb 'tango' rock., la 'danse macabre' .ou celle du canard, ma foi.
Savoir aussi a ' ballet' [ bl]comme the ' London ballet ' où ont ' filé' un de mes bons élèves ...et Sylvie Guillem !

........Lien internet


Il était difficile d'ailleurs de dire le ' bal annuel des demoiselles Morkan' connaissant le contexte et leurs conditions. Certaines ont opté pour ' soirée dansante' et c'était sûrement plus proche.



5 ) Everybody who knew them : toutes leurs connaissances > acquaintances of theirs, then. The ' relations or relatives' sont les membres de la famille. Et une bonne ou mauvaise relation avec ...est ' relationship' .


6 ) A choir [ kw]un chœur (du grec ancien Χορος = khoros), une chorale. A ' chorister' pour un(e) choriste. les élèves des trois demoiselles Morkan sont des filles.
Et, je le répète, si vous allez à Cambridge ( quel bonheur !), ne manquez pas le ' King's College Choir' ...je ne crois pas qu'il y ait plus beau sur le sol anglais .

............ Lien internet



7 ) Children and ' grown-ups' : ceux qui ont grandi ( to grow, grew, grown): les grands comme disent les petits (enfants)! = adults.

'The most obvious theme that can be found in 'Alice's Adventures in Wonderland' is the theme of growing up.( And what an affair, this is, too.)

Lewis Carroll adored the unprejudiced ( sans idée préconçue, préjugé)and innocent way young children approach the world'



8 ) She opened ...for him. : elle ouvrit ? Elle lui eut ouvert : profitons de notre passé antérieur : Lily les laisse entrer au chaud avant de faire son commentaire.
' For him' appuie sur l'importance particulière de monsieur Gabriel ..Mrs Conroy, la femme de ...( comme ' La femme de Jean' !)n'arrive qu'après, dirait-on et son prénom apparaît très peu dans la nouvelle. Pour un bon moment , 'tout Dublin a les yeux de Gabriel'( Cf. ' Tout Paris a les yeux de Chimène' , pour toi, np) . Vous verrez plus tard pour le renversement...



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 07-01-2012 à 23:22:43 (S | E)

9 ) They thought : les deux vieilles demoiselles doivent se persuader mutuellement et faire' monter la pression' : elles sont quasiment ' sûres 'avec ce temps menaçant qui s'installe et leur distance à parcourir qu'ils ne viendront pas. En fait, à elles deux , elles ' se font un cinéma', elles 'gambergent ' diraient certains...elles s'imaginent ( déjà qu'il y a un gros souci!)

10 )You were never coming : le 'never' donne le degré d'inquiétude..et la forme ' be +-ing' la lenteur, la difficulté , les obstacles dûs à la neige obstinée.

11 ) I'll engage they did : Gabriel se sait adoré de ses tantes et les connaît bien dans leur fébrilité annuelle.
Cette phrase typiquement anglaise par la structure = une réponse réduite ( pronom et auxiliaire) = they did n'était pas simple à traduire. C'est ' tout elles '. ' Elles, tout craché'.On peut opter pour une nouvelle proposition : cela leur ressemble.

12 )My wife here là encore...comme son prolongement et son ' objet' en y ajoutant une pointe de machisme ( sa femme lui plaît pourtant encore plus toute belle ' pour lui' et la fête) . Ces femmes prennent tant de temps à leurs coquetteries ; le grand intellectuel a eu ( honestly speaking) ainsi le temps de préparer son discours de 'haut vol'...qui ' virera' à tout autre chose , d'ailleurs - pour lui, la compagnie n'est pas à la hauteur!) .
C'est par la femme que.... les trois heures n'ont pas dû être si 'mortal' que cela. Il majore, en plus, doesn't he ?
J'ai imaginé : elle prend son bain, s'essuie, met du temps à choisir ses vêtements , se maquille, se coiffe, se parfume ...et hop ! She is ready . Voilà pourquoi mon ' s'apprêter' au lieu de s'habiller car, si c'était le cas, cela deviendrait un gag ou alors Gabriel l'a aidée avec les lacets du corset !

13 ) The mat est un paillasson intérieur ( un set de table, aussi) On aurait pu s'attendre à une 'grid' extérieure.La neige n'était pas obligée de rentrer et il en a pour un moment ... Pourquoi Gretta en ' goloshes' aussi n'a t'elle pas de problème ? Ils ont sûrement les mêmes ...qui viennent ' du Continent' (fashion).

14 ) Goloshes , orth.anglaise (oh! Joyce est Irlandais!)pour ' galoshes' = Gaulish shoes, déjà expliqué en tout début. Des sur-chaussures qui protègent de la pluie, de la neige, de la boue (mud) ...et surtout des chutes sur un sol glissant.
En France , aujourd'hui, les sur-chaussures s'utilisent dans certains métiers (l'huile , revêtements glissants ), garages, et milieux hospitaliers ( personnes âgées dont on redoute les chutes). je ne sais pas pour le reste, sorry. Tes ' socques' , dear Lucile , m'ont interpellée, comme on dit . Petit rappel : les sabots ( comme ceux de ' L'arbre aux sabots' ) : clogs.

...Lien internet

...And that will be all for tonight . Have a soothing night, dear all. See you some time tomorrow, probably.



Réponse: Misses Morkan's/Version de violet91, postée le 08-01-2012 à 12:59:37 (S | E)

Good morning, friends and may your Sunday be a lovely one despite this dull weather !

Comme promis, un petit moment avec vous, déjà.

15 ) To toddle : marcher de façon hésitante , risquant la chute à chaque instant.J'ai souvent parlé de mes ' toddlers' dont les pas sont devenus assurés . My toddler 2 dans son enthousiasme a bien 'embarqué" la barrière de sécurité ( mal vissée ) de l'étage s'arrêtant à plat ventre dessus à mi -escalier ! Après coup (pas de mal ), remarquez , cela ressemblait à une petite séance de planche à voile = windsurfing ! Toddler 3 , elle, est spécialiste de la course hésitante à côté des rosiers!...La petite enfance et l'extrême vieillesse ressemblent à " Microcosmos'* , non ? Un danger permanent...


16 ) At once = immediately,instantly, without delay, straight away, straight off, right away,forthwith, like a shot (impossible pour les 'fragiles' demoiselles Morkan)


17 )She must be perished alive : probabilité : l'année précédente, Gretta avait attrapé un très mauvais rhume ( les poumons = lungs sont un signal dans la nouvelle), celle-ci...elle a dû ' attraper la mort', car les deux tantes sont un peu excessives dans leur langage. J'ai forcé le trait : gelée jusqu'à la moëlle.( qui peut avoir de graves conséquences)
British and Australian languages have the same idiom : to be chilled / frozen to the marrow.


18 )Said she must be perished alive and Gabriel with her : voilà de la grammaire novatrice : du ' free indirect speech'. On attendrait ' asked whether (or if) Gabriel
was with her.'

Free indirect speech (discours indirect libre)is a style of third-person narration which uses some of the ... The Irish author James Joyce is also renowned for invoking the method . Certains linguistes disent en avoir trouvé chez Chaucer ( 'The Canterbury Tales '- 14th century) . Je me garderai d'aller plus avant : ce n'est pas mon domaine.Des traces aussi chez la Fontaine.

Il commence ' officiellement' au XIXème.

Jane Austen ( 1775-1817), Goethe( 1749-1832), Flaubert( 1821-1880), Proust ( 1871-1922)dans 'les quartiers d'orange'...


Le discours indirect libre :

C'est un compromis entre les deux types de discours précédemment décrits. Il n'y a ici ni marques typographiques, ni verbes introducteurs. Cela tient du discours car on peut conserver les tonalités interrogatives ou exclamatives. On peut également conserver le niveau de langage du locuteur. Le discours indirect libre se fait à la troisième personne. Il permet donc de garder l'expressivité du discours direct sans qu'il y ait rupture du récit.

Exemples : Sa mère, en haussant les épaules, prétendait que tout cela c'étaient des gestes. (Flaubert, Madame Bovary)
1.

" Ils s'en revinrent à Yonville, par le même chemin... Rodolphe de temps à autre se penchait et lui prenait la main pour la baiser. Elle était charmante à cheval!"


1.Direct speech: He sat down on the floor and said, "what's the use of living!"

2. Indirect speech: He sat down on the floor and wondered what the use of living was.

3. Free Indirect Discourse: He sat down and wondered, what's the use of living.

Free Indirect Discourse is distinguished from Indirect speech by the absence of introductory expressions such as 'he said.'Novelists use Free Indirect Discourse as a means of blurring the distinction between the voice and thoughts of the narrator and the voice and thoughts of their characters.

Jane Austen is famous for her use of the Free Indirect Discourse method of narration to reveal to her readers the thoughts, emotions and feelings of her characters.

[..]To live no longer with the decencies even of a private gentleman! No, he would sooner quit Kellynch-hall at once, than remain in it on such disgraceful terms.’ Ch.2. ' Persuasion'.




Ce sera tout pour ce 'petit matin'(coucou ariane) ..pour vous, une pause de belle musique et de sublimes images, sur la voix fort plaisante de Jacques Perrin. ( il ne faudra pas manquer ' La clé des champs' sorti ces jours-ci)

...Lien internet
..et nous, ' frères humains', attention où nous mettons les pieds !

...Lien internet
...Pas gentille l'araignée , mais du beau ' boulot'!( free indirect speech, by the way !)


.....Bon après-midi à tous ! Enjoy your afternoon ! See you, avant ou après ' Barnaby' du soir !




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